
Le Handicap Mental
Généralités
Le handicap mental nécessite une prise en charge pluridisciplinaire permettant à la fois une rééducation spécifique dans les secteurs déficitaires (orthophonie, psychomotricité, ergothérapie, sport adapté, etc.), une rééducation globale par un éducateur spécialisé ou par un psychologue pour développer les fonctions adaptatives permettant l’accès à l’autonomie et la responsabilité sociale (intervention comportementale, éducation structurée, thérapie par la remédiation cognitive, entraînements aux habiletés sociales, etc.), le tout encadré par une équipe médicale.
Qu’il s’agisse d’un syndrome génétique avéré ou d’un handicap dont l’étiologie n’a pas été clairement établie ou bien d’un handicap consécutif à un traumatisme, les personnes sont susceptibles de présenter un certain nombre de troubles qui touchent un ou plusieurs secteurs de leur développement : retard intellectuel, trouble des apprentissages, retard de langage, difficultés comportementales, altération des habiletés socio-émotionnelles, troubles musculaires (ex : tremblements, hypotonie), neurologiques (épilespsie), malformations (ex : cardiaques, gastro-œsophagiennes), troubles de la posture (ex : déviation de la colonne vertébrale), troubles alimentaires (ex : absence de sensation de satiété), trouble de la croissance.
La thérapie par le sport et ses bienfaits
L’intérêt de la thérapie par le sport est multiple.
L’activité physique et sportive adaptée contribue au développement des qualités physiques altérées.
L’endurance cardio-vasculaire et l’endurance musculaire ont pour but d’aider la personne à résister à l’effort sur un temps relativement long. Ces qualités lui permettent de supporter des activités du quotidien comme marcher ou se promener, courir, faire du vélo, monter des escaliers sans compensation qui pourrait dégrader son état physique.
La force, la puissance et la vitesse permettent l’adaptation pour se protéger (ex : en cas de chute, se relever), à l’imprévisibilité (ex : se dégager rapidement d’une situation, courir pour s’abriter de la pluie), face à un danger (ex : repousser quelqu’un, déplacer rapidement quelque chose). Mais c’est aussi pouvoir assurer des tâches du quotidien, typiquement porter un sac de courses, pousser une porte, soulever et déplacer quelque chose de lourd, monter, grimper, franchir un obstacle. En cas de déficit de l’une de ces qualités, le temps de réaction est plus long et la réponse motrice ne sera pas en adéquation avec la situation d’où la nécessité d’une aide extérieure.
La souplesse, la coordination, l’agilité, l’équilibre et la précision sont des qualités toutes aussi essentielles dans l’autonomie comme l’habillage, le repas, la toilette, l’intimité, et toutes les activités et les gestes de la vie courante comme utiliser des outils scripteurs, de cuisine, de bricolage, ménagers, etc.
L’activité physique joue un rôle majeur dans l’intégration du schéma corporel et le développement des capacités proprioceptives. Bien plus, l’activation du cortex moteur et le déploiement posturo-moteur génèrent un état de vigilance accrue et une mobilisation attentionnelle qui éveillent l’esprit au service de l’apprentissage.
L’activité physique et sportive adaptée contribue au développement des compétences cognitives et socio-émotionnelles à l'appui de techniques issues de l'éducation structurée (TEACCH) et de méthodes behavioristes (ABA, Denver).
La sphère cognitive est stimulée : raisonnement, abstraction, conceptualisation, fonctions exécutives (anticipation, flexibilité, fluidité, inhibition, planification, organisation, exécution, retro-contrôle, correction) , attention, mémoire à court terme et mémoire de travail, organisation spatio-temporelle, traitement séquentiel et simultané de l’information.
La sphère socio-émotionnelle est stimulée : langage expressif et réceptif, imitation verbale et gestuelle, interaction sociale, régulation des émotions et des comportements, expression affective.