Définition
La dépression est une maladie chronique et récidivante qui se caractérise par une altération majeure de l'humeur.
Précisément, les personnes touchées par un syndrome dépressif présentent :
une humeur dégradée : variation sur un continuum de la tristesse à la mélancolie,
une alexithymie : difficulté à ressentir et exprimer ses émotions,
des pensées sur soi, les autres et le monde : noires, ruminatoires et suicidaires,
une dégradation importante de l'estime de soi
une perte de la temporalité : pas de projection dans l'avenir, le présent est douloureux
un ralentissement moteur général : perte d'envie pour les activités auparavant appréciées (aboulie) et difficulté dans les prises de décision (apragmatisme)
difficultés cognitives : trouble de la concentration, de la mémoire
symptômes somatiques : perte d'appétit et sommeil perturbé.
La thérapie par le sport et ses bienfaits
L'activation physiologique et biochimique déclenchée par le sport contribuerait au mieux-être général :
- régulation de l'humeur,
- activation du mouvement,
- adaptation au stress,
- action générale sur le niveau d'éveil.
(Gaspart de Matos et al. Effet de l'activité physique sur l'anxiété et la dépression. La Presse Médicale, Elsevier. ( 2009)
En conséquence, la pratique sportive trouve tout son sens dans la diminution de la symptomatologie dépressive. Elle lutte contre l’hypoactivité, l’isolement et contribue à l’augmentation des comportements renforçants et la réapparition d’affects positifs.
Dans la thérapie par le sport, l’utilisation de la technique d’Activation Comportementale consiste à établir un plan d’action pour réengager la personne dans des activités physiques et sociales, à identifier les facteurs de maintien de la dépression et à restructurer le système de croyances.
Le choix des activités physiques et sociales est déterminé en concertation avec le pratiquant, à savoir celles qu’il aimait et qu’il a abandonnées et celles qui s’inscrivent dans le sillage de ses valeurs. Puisqu’il est moins en capacité à ressentir une gratification dans ce qu’il entreprend, l’identification des valeurs est dans la prise en charge primordiale pour l’encourager à s’engager.
Les activités sont répertoriées et hiérarchisées. Elles sont présentées successivement au pratiquant à mesure de sa progression sur les plans comportemental, affectif, social et motivationnel. Le but étant d’en accroître la récurrence et la nature.
Par la reprise des activités physiques, le pratiquant retrouve petit à petit un sentiment de maîtrise des tâches qu’il entreprend au quotidien et un sentiment d'auto-efficacité à l’origine d’un retour des affects positifs. On s’attend donc à une amélioration de l’estime de soi et des habiletés sociales au fil des expériences nouvelles.
En parallèle, les contextes déclencheurs des émotions désagréables et des pensées négatives à la base de la dépression et de son maintien, sont identifiés, discutés et travaillés avec le pratiquant. L’autocritique, la rumination et la fusion dominent le plus souvent la pensée et font l’objet d’un travail de restructuration cognitive. Par phénomène de généralisation, il saura
repérer ces contextes où s'expriment la souffrance dans sa vie de tous les jours. Il pourra ainsi appliquer les principes cognitifs transmis au cours des séances pour déjouer la spirale dépressive.
Pour finir, l’efficacité de la pleine conscience dans la dépression a suffisamment été démontrée par le nombre de recherches déjà publiées, pour ne pas négliger son utilisation dans la thérapie par le sport. En effet, le développement chez le pratiquant de l'éveil au moment présent apparaît comme une source de mieux-être majeur par l'apprentissage d'un sens de l'observation bienveillante de l'ici et maintenant, un sens du détachement des phénomènes cognitifs et un éveil au monde qui ouvre des perspectives nouvelles.